CINEFORUM: "Sur le chemin de l'école" de Pascal Plisson (2013)

Publié le 3 Mai 2014

 

 

 

 

 

 

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L’école n’est pas toujours proche. Le réalisateur décrit avec

 sensibilité le très long parcours que font chaque jour certains

enfants de la planète pour atteindre leur école.

En voici quelques exemples :

Jackson; 10 ans; Kenya; chemin de l`école: 15km; 2h
Samuel ; 11 ans ; Inde ; chemin de l`école: 4km ; 1h 15min
Zahira ; 12 ans ; Maroc ; chemin de l`école: 22km ; 4h
Carols ; 11 ans ; Argentine ; chemin de l`école: 18km ; 1h 30min

 

  fiche pédagogique

 

 

 

 

Genre  documentaire  durée 1h 15    

 

 le mardi 6 mai  2014 

 

à 14h.15  -  salle V D

 

Introduction :  Carlo Zerba

 

 

 

 

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PREMIERE

 

 

 

Télérama

 

 

 

 

 

En sortant de l'école
nous avons rencontré
un grand chemin de fer
qui nous a emmenés
tout autour de la terre
dans un wagon doré.
Tout autour de la terre
nous avons rencontré
la mer qui se promenait
avec tous ses coquillages
ses îles parfumées
et puis ses beaux naufrages
et ses saumons fumés.
Au-dessus de la mer
nous avons rencontré
la lune et les étoiles
sur un bateau à voiles
partant pour le Japon
et les trois mousquetaires des cinq doigts de la main
tournant la manivelle d'un petit sous-marin
plongeant au fond des mers
pour chercher des oursins.
Revenant sur la terre
nous avons rencontré
sur la voie de chemin de fer
une maison qui fuyait
fuyait tout autour de la terre
fuyait tout autour de la mer
fuyait devant l'hiver
qui voulait l'attraper.
Mais nous sur notre chemin de fer
on s'est mis à rouler
rouler derrière l'hiver
et on l'a écrasé
et la maison s'est arrêtée
et le printemps nous a salués.
C'était lui le garde-barrière
et il nous a bien remerciés
et toutes les fleurs de toute la terre
soudain se sont mises à pousser
pousser à tort et à travers
sur la voie de chemin de fer
qui ne voulait plus avancer
de peur de les abîmer.
Alors on est revenu à pied
à pied tout autour de la terre
à pied tout autour de la mer
tout autour du soleil
de la lune et des étoiles
A pied à cheval en voiture et en bateau à voiles.

 

  J. Prévert

 

 

 

 

 

On a dix ans ou quinze ans
Tout est tout beau, tout droit
On est prince ou mendiant
Qu'importe, on est les rois
Et puis le temps va passer
L'un après l'autre
Nos châteaux vont s'écrouler
Sur le chemin des écoliers

On ne va pas toujours
Où l'on voudrait aller
Sur le chemin des écoliers

Il y a des lendemains qui chantent et d'autres pas
Des frères qui perdront la trace de nos pas
Il y a des fleurs en papier
Des arbres de Nöel qu'on va déraciner
Sur le chemin des écoliers

On ne va pas toujours
Où l'on voudrait aller
Sur le chemin des écoliers

Tu es notaire et tu voulais être Rimbaud
Tu es Gréta et tu voulais être Garbo
Tu es déjà oublié
Et tu voulais laisser ton nom à la santé
Sur le chemin des écoliers

On ne va pas toujours
Où l'on voudrait aller
Sur le chemin des écoliers

 

 

 

 

 

 

Delphine eut le prix d'excellence et Marinette le prix d'honneur. Le maître embrassa les deux soeurs en prenant bien garde de ne pas salir leurs belles robes, et le sous-préfet, venu tout exprès de la ville dans son uniforme brodé, prononça un discours.

 

- Mes chers enfants, dit-il, l'instruction est une bonne chose et ceux qui n'en ont pas sont bien à plaindre. Heureusement, vous n'êtes pas dans ce cas-là, vous. Par exemple, je vois ici deux petites filles en robes roses, qui ont une jolie couronne dorée sur leurs cheveux blonds. C'est parce qu'elles ont bien travaillé. Aujourd'hui, elles sont récompensées de leur peine, et voyez donc comme c'est agréable pour leurs parents: ils sont aussi fiers que leurs enfants. Ah! ah! Et tenez, moi qui vous parle, je ne voudrais pas avoir l'air de me vanter, mais enfin, si je n'avais pas toujours bien appris mes leçons, je n'aurais pas ma position de sous-préfet, i l'habit d'argent que vous me voyez. Voilà pourquoi il faut bien s'appliquer à l'école, et faire comprendre aux ignorants et aux paresseux que l'instruction est indispensable.

 

.....Le sous-préfet s'inclina, les écolières chantèrent une petite chanson, et chacun rentra chez soi. En arrivant à la maison, Delphine et Marinette ôtèrent leurs belles robes pour mettre leurs tabliers de tous les jours, mais au lieu de jouer à la paume, ou à saute-mouton, ou à la poupée, ou au loup, ou à la marelle, ou à chat perché, elles se mirent à parler du discours du sous-préfet. Elles trouvaient qu'il était vraiment très bien, ce discours. Même, elles étaient très ennuyées de n'avoir pas sous la main quelqu'un de tout à fait ignorant à qui faire comprendre les bienfaits de l'instruction.  

 

 

Marcel Aymé Les boeufs, Les contes du chat perché (1939)

 

 

Rédigé par memoiresdeprof.over-blog.com

Publié dans #Cinéma

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